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1Monsieur, je croy que monsieur de Joyeuse vous aura donné le
2mesme advertissement qu’à moy, comme depuis sept ou huict jours
3en ça sont arrivez en son gouvernement plusieurs cappitaines qui sont
4de la Religion, lesquelz sont après à y lever des compagnies, disans
5que c’est par le commandement du roy et pour les mener en Flandres
6sans toutesfois qu’il y ayt en cela aucune apparence de l’intention
7du roy, chose qui mect les catholicques en grand frayeur et soupeçon,
8voyant que lesdits cappitaines procèdent en cecy de la mesme façon
9qu’ilz ont tousiours fait au commencement des troubles passez ;
10désirant à ceste cause ledit seigneur de Joyeuse scavoir de moy ce que
11ceulx de ladite Religion font en ce mien gouvernement où comme je luy
12ay mandé, il n’y a aucun de leurs cappitaines, sinon quelques
13courdonniers qui ont eu quelque charge durant les troubles,
14lesquelz n’ont pas grandz moyens de faire levée de gens,
15mais bien est-il vray qu’il est passé par ceste ville toutz ces
16jours icy plusieurs gentilzhommes et cappitaines de ceuls de ladite
17Religion qui disoyent toutz estre mandez par monsieur l’admiral.
18Je ne scay pas pourquoy cest faire. Dieu vueille que ce soit pour
19le service et grandeur de nostre roy ; cependant, j’auray l’œil et
20prendray garde que ceste ville continue en la mesme paix et vivre
21que l’on a fait jusques icy et qu’elle soit tousjours conservée
22soubz l’obéissance du roy, sans faire semblant de riens ny donner
23occasion à personne de se plaindre, vous suppliant à ceste cause
24si vous entendez quelque chose qui concerne le service du roy en ce
25[v°] mien gouvernement, me faire cest honneur de m’en advertir comme
26je feray de mesmes en vostre endroict de tout ce que je pourray
27apprendre, non seullement en ce qui concernera le service de sa majesté,
28mais le vostre particullier. Aussi au demourant monsieur, quant
29à nouvelles de la court, je vous envoye ung extraict de lettres
30qui m’ont esté escriptes du Xe de ce moys qui est tout ce que
31je scaiche pour asteheure digne de vous escrire, après m’estre
32en cest endroict, bien humblement recommandé à votre bonne grâce,
33suppliant le Créateur qu’il vous doint
34Monsieur, très bonne santé, longue et heureuse vye. De
35Lyon, le XVIIme juillet 1572
36Votre plus affectionné à vous faire servise
37Mandelot
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